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Depuis plusieurs années, je souffre de symptômes liés au syndrome prémenstruel (SPM): labilité de l’humeur, grosses fringales… Ces fluctuations hormonales ont des effets indésirables sur mon quotidien.
Intéressée par la nutrition et les hormones féminines (cf fiche ménopause), je n’ai jamais trouvé d’études scientifiques convaincantes reliant alimentation et SPM, à part quelques recommandations classiques d’alimentation anti-inflammatoire.
Face à ce manque de preuves, j’ai décidé de prendre les choses en main en pratiquant un jeûne hydrique de trois jours tous les six mois.
Le jeûne hydrique m’est apparu comme une pratique intéressante pour réguler certains mécanismes corporels et potentiellement apaiser les symptômes du SPM. Il s’agit de trois jours ou l’on ne consomme ni glucides, ni proteines ni fibres : juste de l’eau, du thé, des tisanes, des bouillons sans morceaux de légumes.
J’ai commencé cette démarche l’année dernière, et mon dernier jeûne s’est déroulé en novembre 2023, mais je ne l’avais pas instauré à une phase précise de mon cycle menstruel. Cette fois, je voulais caler ce jeûne en phase avec le jour zéro de mon cycle menstruel, pour observer les effets directs sur mon SPM et les cycles suivants.
Avant de démarrer le jeûne, il est essentiel de préparer son corps à cette période de restriction. Étant donné que j’ai de bonnes habitudes alimentaires j’ai choisi de faire ma descente sur 2 jours seulement, mais les naturopathes conseillent sur 3 jours.
Il s’agit d’une période où l’on réduit progressivement les protéines animales, les produits laitiers, les excitants (alcool, café), les féculents et les fibres.
Voici ce que j’ai mangé deux jours avant :
• Lundi matin : thé et une poignée d’amandes
• Lundi midi : salade d’épinards, mâche, pois chiches, feta, thon, olives, huile d’olive et vinaigre de cidre
• Lundi soir : saumon fumé, purée de pommes de terre, haricots verts
• Mardi matin : jus à l’extracteur (pomme, pamplemousse, concombre)
• Mardi midi : salade (concombre, betteraves, avocat, huile d’olive)
• Début du jeûne : mardi 13h00
De mardi après-midi à vendredi midi, je n’ai consommé que des tisanes, du thé et deux bouillons de légumes :
*Bouillon 1: courgette, poireau, carotte, thym, laurier, clou de girofle, cardamome, anis étoilé : uniquement l’eau de cuisson sans les légumes.
*Bouillon 2: cannelle, cumin, curcuma, ail, clou de girofle, thym, romarin , 1 gousse d’ail.
Mon ressenti pendant le jeûne :
Avant de commencer, j’étais très excitée par l’idée de débuter cette expérience, même si je savais que ce ne serait pas facile tout en gérant travail, famille, et tâches quotidiennes. Malgré ces contraintes, j’ai réussi à me concentrer sur moi-même.
Chaque jour, je faisais une séance de yoga , de la méditation et je marchais beaucoup.
Les moments difficiles ont été rares, avec deux pics de faim : mercredi après-midi et jeudi midi. À un moment, j’ai presque cédé à la tentation d’acheter une soupe, mais j’ai opté pour des huiles essentielles de menthe et de pamplemousse pour me recentrer.
Globalement, j’ai bien dormi, sans maux de tête notables, et je me suis hydratée avec environ 2,5 à 3 litres d’eau par jour.
J’ai ressenti un léger manque de concentration le jeudi après-midi, notamment pour des tâches complexes comme le calcul mental. Cependant, je n’ai pas eu de problème à discuter et consulter mes patients.
J’ai rompu le jeune avec un jus à l’extracteur : 1 morceau de cèleri branche, 1 pomme, 1 citron et une poignée de fruits rouge.
C’était délicieux de reboire autre chose que de l’eau même « aromatisée » ou « épicée ».
Ma reprise alimentaire se fait sur 5 jours, avec 2 jours de légumes et fruits à index glycémique bas (voir fiche IG bas) jus, purée puis morceaux progressivement. Puis ré-introduction au fur et à mesure des légumineuses, des féculents sans gluten, de tous les fruits, des produits laitiers et en dernier du gluten et des protéines animales.
Pendant ce cycle, je n’ai pas eu de douleurs menstruelles notables. J’étais légèrement hypersensible et facilement agacée en fin de journée de travail.
Concernant la perte de poids, elle était évidente, mais probablement liée à la déshydratation et peut-être un peu de masse musculaire. Je ne me suis pas pesée, car il n’avait pas d’objectif sur ce plan-là. La prochaine fois, je réaliserai une impédancemétrie avant et après le jeûne pour analyser en détail la composition corporelle.
Je vais tâcher d’être plus attentive à la qualité de ma peau, à mon système digestif et à mes signaux de faim et de satiété après ce jeûne.
Le SPM toucherait 40 % des femmes, de plus en plus de médecins et pharmaciens se penchent sur cette pathologie du cycle menstruel.
Mon jeûne, basé sur des études scientifiques (voir références ci-dessous), visait à limiter l’influence des hormones sur mon humeur et ma fringale de sucré avant les règles. Si les résultats sur ce cycle ont été encourageants, c’est surtout sur les prochains cycles que j’espère voir des améliorations durables.
Loin de moi l’idée de recommander un jeûne pour tout le monde sans encadrement.
Cette période de privation est contre-indiqué en cas de diabète, de trouble du comportement alimentaire, chez la femme enceinte ou allaitante.
Il est important d’avertir votre diététicien, médecin ou naturopathe avant de vous lancer dans l’expérience.
Cependant, cette expérience m’a ouvert de nouvelles pistes à explorer. Je vais continuer à me plonger dans la littérature scientifique pour mieux comprendre ces mécanismes et partager des données exploitables sur le lien entre cycles féminins, nutrition, et jeûne hydrique.